mardi 30 août 2011

Islam et orientalisme (14/26)




Nous nous sommes intéressés dans le billet précédent à certains faits de l'histoire qui montrent qu'un élan de civilisation s'est transmis chez les musulmans de génération en génération depuis le prophète Mohammad (PBSL). D'ailleurs, un bon nombre d'orientalistes,  tels que John William Draper, Thomas Arnold et Alfred Guillaume, attestent de cette vérité historique.  

Nous avons aussi démontré comment l'islam et la raison ont fait bon ménage à travers l'histoire contrairement à ce que prétendent certains orientalistes. 

Aujourd'hui, nous nous intéresserons au cheminement du christianisme, incarné par l'église de Rome dont les adeptes ne manquent pas une occasion pour accuser l'islam de s'être opposé à la science, tentant ainsi de donner du crédit à une thèse orientaliste qui n'a aucun fondement.  On se contentera ici de rapporter des faits historiques et c'est au lecteur de juger. 

Au nom d'une vérité absolue proclamée par l'église, disant que le catholicisme était la seule vraie religion et que l'église était une et universelle,  aucune liberté de culte ou de conscience n'était tolérée. A partir de là, tous les moyens ont été mis en oeuvre pour combattre l'hérésie.

C'est ainsi qu'en mars 1199, le pape Innocent III, qui traitait le prophète Mohammad (PBSL) d'antéchrist, publie la bulle "vergentis in senium" qui institue une procédure de lutte contre les hérétiques. C'est le début de l'inquisition

Tout ce qui allait à l'encontre des préceptes de l'église ne pouvait provenir que du diable et devait être réprimé avec la plus grande rigueur.  C'est en vertu de cela que le premier réformateur chrétien Jan Hus, un moine tchèque qui avait contesté le pouvoir et la dérive de l'église, fut accusé d'hérésie, frappé d'excommunication en 1411 et mort sur le bûcher en 1415.  La légende rapporte qu'avant sa mort il aurait dit: "Aujourd'hui vous rôtissez un oie (le mot Hus signifie oie en tchèque) mais demain un cygne viendra vous chanter une autre chanson". Et effectivement, cent ans plus tard, c'est Martin Luther de l'ordre des augustins, qui rédige ses thèses contre l'église. 

En 1522, Venise devient une ville ouverte qui conteste la primauté de Rome. C'est aussi un centre d'édition majeur. Des millions de livres s'y impriment et s'y vendent et avec les livres, de nouvelles idées commencent à se répandre; ce qui ne pouvait qu'attirer les foudres de l'église. 

A la même période à l'université de Padoue, qui devient un siège de la libre pensée et de la liberté intellectuelle, on commençait à pratiquer la dissection des cadavres. Comme cela allait à l'encontre des préceptes fondamentaux de l'église, ce qui était alors aperçu comme la naissances de la science moderne, n'était pour l'église qu'une oeuvre du diable. 

Gian Pietro Carafa, archevêque de Naple et cardinal en 1536, prend le problème à coeur. Devenu pape  le 23 mai 1555 sous le nom de Paul IV, il introduit l'inquisition en Italie et publie l'Index Librorum Prohibitorum en 1559. Il s'agit d'une liste d'ouvrages que les catholiques romains n'étaient pas autorisés à lire parce que jugés pernicieux. Cet index était renouvelé régulièrement et, il est important de le noter,  il n'a pris fin que le 14 juin 1966!  

Parmi les écrivains célèbres dont les oeuvres ont figuré dans cet index et qui ont fait partie de l'histoire moderne, on peut citer: Denis Diderot, Pierre Larousse ou encore Victor Hugo. Sans oublier que, concernant l'édition de livres, il y a toujours  eu au sein de l'église toute une procédure de censure avec le fameux imprimi potest (peut être imprimé), nihil obstat (rien ne s'y oppose) et bien sûr l'imprimatur (qu'il soit imprimé). 

Après ce que nous venons de citer, on ne peut que se demander comment on a pu oublier un passé aussi obscur pour s'acharner sur l'islam et le traiter d'ennemi de la science?!

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