jeudi 8 septembre 2011

Le 11 Septembre

En ce dixième anniversaire des évènements du  11 Septembre, les médias occidentaux n'ont apparemment pas l'intention de manquer à leur office. On les voit dors et déjà en train de multiplier les émissions de télé et de radio et de nous assaillir de tonnes d'articles de presse dont la médiocrité n'a d'égale que le non respect de la déontologie journalistique de leurs auteurs.

Derrière tout ce remue-ménage, il n'est à mon avis, que l'éternelle animosité qu'ont certains lobbies médiatiques occidentaux envers l'islam et les musulmans,  essayant de faire passer cette religion et cette nation pour l'ultime barbarie que le monde n'ait jamais connue.

"L'islam est synonyme de barbarie et de terrorisme et les musulmans rejettent  toute forme de civilisation". Tel est donc le message qu'on essaie de promulguer. 

J'essaierais dans ce qui suit d'avancer quelques éléments de réponse à cette accusation tout à fait diffamatoire en me contentant de relater quelques paragraphes issus du livre du célèbre orientaliste Américain John William Draper: "Histoire du développement intellectuel de l'Europe", et je commence par son commentaire sur la prise de Jérusalem par les croisés:
" Au point de vue militaire, toutefois, la première croisade remplit son objet. La prise de Jérusalem, comme il est facile de le conjecturer, fut accompagnée d'atrocités qui confondent l'imagination. Quel contraste avec la conduite des Arabes! Lorsque le calife Omar prit Jérusalem, en 637, il y fit son entrée à cheval, aux côtes du patriarche Sophronius, et s'entretenant avec lui des antiquités de la ville. Surpris par l'heure de la prière dans l'église de la Résurrection, il refusa d'y faire ses dévotions, et se mit a prier sur les marches de l'église de Constantin, disant au patriarche que s'il avait agi autrement les musulmans auraient plus tard enfreint le traité sous prétexte d'imiter son exemple. Que se passa-t-il au contraire à la prise de la cité par les croisés? Des enfants eurent le crâne brisé contre les murs; d'autres furent jetés par les créneaux; toutes les femmes que l'on put saisir furent violées; des hommes furent brûlés vifs, et d'autres mis en pièces pour vérifier s'ils avaient réellement avalé de l'or; les juifs furent chassés dans leur synagogue et brûlés en masse; près de soixante et dix mille personnes furent massacrées, et l'on vit le légat du pape « prendre part au triomphe»"
Qui est donc le barbare? 

Intéressons nous à présent à la situation affligeante de l'Europe du moyen âge que nous résume si bien J.W. Draper  dans ce même livre au chapitre XVI:
"C'est a peine si l'on peut dire que les habitants de l'Europe étaient sortis de l'état sauvage: leurs personnes étaient malpropres et leurs esprits plongés dans les ténèbres. Ils habitaient des huttes, des joncs sur le sol et des nattes de paille sur les murs étaient des marques de richesse; leur misérable nourriture se composait de fèves, de vesces, de racines, et même d'écorces d'arbres; ils avaient pour vêtements des peaux, la plupart du temps non préparées, vêtements qui duraient indéfiniment, mais bien peu faits pour contribuer à la propreté du corps; toute la pompe de la royauté était dans l'équipage du souverain, un char traîne par deux boeufs dont la marche était accélérée par l'aiguillon des serfs qui suivaient à pied, les jambes enveloppées de paille; l'Européen, tout entier à sa dévotion, croyait à toutes les grossières impostures qui trouvaient place dans une religion dégénérée et avilie, aux miracles des chasses et des reliques, tandis que les ecclésiastiques ne songeaient qu'a satisfaire leur ambition et à se disputer le pouvoir.
Laissons cette barbarie dont le spectacle afflige l'esprit, et tournons-nous vers l'extrémité sud-ouest du continent, sous des auspices tout différents allait bientôt rayonner la lumière."
C'est ainsi que J.W. Draper introduit son récit de la civilisation islamique. Une civilisation qui a tant donné au monde et qui se retrouve actuellement écorchée vive par les rejetons de ses propres disciples d'autrefois. Il dit en décrivant les villes islamiques en Andalousie et le style de vie de ses habitants, ce qui suit:
"Les Arabes étaient à peine solidement établis en Espagne, qu'ils commencèrent leur brillante carrière. Adoptant le principe qui était devenu la règle politique des croyants en Asie, les califes de Cordoue se firent les protecteurs déclarés de la science, et donnèrent l'exemple d'un raffinement qui contrastait singulièrement avec la grossière simplicité des princes européens. Sous leur administration, Cordoue parvint au plus haut point de  prospérité; elle renfermait plus de deux cent mille maisons et plus d'un million d'habitants. Après le coucher du soleil on pouvait y parcourir dix milles en ligne droite à la lueur des lampes placées dans les rues. Sept cents ans plus tard l'éclairage public était encore inconnu à Londres. Ses rues étaient bien pavées. Des siècles devaient encore s'écouler avant qu'on pût à Paris franchir le seuil de sa maison un jour de pluie sans avoir de la boue jusqu'à la cheville. Cordoue avait des rivales dignes d'elles dans Grenade, Séville et Tolède. Les palais des Califes étaient splendidement décorés. Ils pouvaient bien abaisser un regard de mépris sur les misérables demeures des souverains de Germanie, de France et d'Angleterre, qui n'étaient presque que des étables sans cheminées, sans fenêtres, avec une simple ouverture dans le toit par s'échappait la fumée comme dans les wigwams de certains Indiens."
Il dit aussi:
"Aucune nation n'a surpassé les Arabes d'Espagne dans l'art des jardins d'agrément. C'est a eux que nous devons la plupart des fruits auxquels nous attachons la plus grande valeur, la pèche entre autres. Ils avaient retenu la passion de leurs ancêtres pour l'eau, dont l'effet rafraîchissant est si bienfaisant dans les climats chauds, et ils n'épargnaient rien pour répandre partout les fontaines, les ouvrages hydrauliques et les lacs artificiels, ils nourrissaient les poissons destinés à paraître sur leurs tables. Dans un de ces lacs, qui tenait au palais de Cordoue, on jetait chaque jour aux poissons plusieurs centaines de pains. Il y avait aussi des ménageries d'animaux étrangers; des volières peuplées d'oiseaux rares; des manufactures d'habités ouvriers, que l'on avait été chercher au loin, fabriquaient des tissus de soie, de coton, de lin, et tous les merveilleux ouvrages qu'enfante le métier à tisser; ils faisaient aussi ces bijoux en or filigrané que se disputaient les sultanes et les concubines des califes. Partout des cascades qui disparaissaient sous  l'ombre des cyprès; des allées dont les sinuosités se perdaient dans des bosquets d'arbustes en Heurs; des berceaux de roses, des sièges et des grottes taillés dans le roc. Nulle part l'art d'orner les jardins n'a été mieux compris. L'artiste arabe ne se contentait point de flatter l'oeil par une gradation habilement ménagée des formes et des couleurs des végétaux; il savait aussi satisfaire le sens de l'odorat par l'heureuse succession des parfums qu'exhalaient les parterres de fleurs semées dans ses jardins."
Et quand il s'agit de parler confort et raffinement, on peut lire: 
"C'est aux Arabes que nous devons la plupart de nos habitudes de confort. La propreté étant pour eux un devoir religieux; il n'était pas possible qu'ils conservassent, comme les habitants de l'Europe, le même vêtement jusqu'à ce qu'il ne fût plus qu'une repoussante masse de vermine et de haillons. Ce n'est point un Arabe qui, ministre d'État, conseiller ou rival d'un souverain, aurait présenté le spectacle qu'offrit le corps de Thomas Becket lorsqu'on lui eut enlevé sa haire. Ce sont eux qui nous ont appris à porter un vêtement de dessous en toile ou en coton, que nous pouvons souvent changer et souvent laver

Voici donc quelques vérités historiques étonnantes relatées par un occidental connu et reconnu du 19 ième siècle, loin de tout lobbie médiatique et de tout intérêt politique...A bon entendeur.



2 commentaires:

  1. pour rester dans le même thème du 11 septembre :)
    vous pouvez aussi consulter un reportage interessant diffuse sur ARTE le mardi 06 septembre 2011
    vous pouvez le consulter sur ce lien:
    http://videos.arte.tv/fr/videos/l_obsession_securitaire-4112020.html

    ATTENTION: le lien reste actif pendant 7 jours seulement a compter de la date de mise en ligne !

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  2. Merci pour ton passage et pour le partage ;-)

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